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Musique

Tout a débuté sur une bonne note… et ça se poursuit!

En 1639, la musique traverse l’océan avec les Ursulines. En effet, sœur Marie-de-Saint-Joseph, l’une des deux Ursulines qui accompagnent Marie de l’Incarnation, est une musicienne de talent. Elle ne tarde pas à enseigner le chant et la viole aux premières élèves autochtones. Les élèves françaises puis canadiennes ne sont pas en reste, sans parler des religieuses, qui chantent psaumes et hymnes pendant l’office divin, tout en s’accompagnant.

Au fil des ans, les leçons de musique deviennent très populaires. Le prospectus scolaire du Pensionnat des Ursulines de Québec de 1847 liste d’ailleurs les cours de musique offerts: « […] l’Orgue, la Harpe, le Piano, la Guitare, et l’Accordéon, la Musique Vocale […] ». D’abord proposé en cours à option, cet art est si omniprésent qu’il gagne en importance et les principaux monastères ouvrent des écoles de musique affiliées aux universités de Montréal et de Québec. Encore aujourd’hui, la musique continue d’animer les différents monastères des Ursulines. Outre les cours qui se donnent toujours dans leurs écoles, les concerts présentés dans leurs chapelles et dans leurs jardins en témoignent avec éloquence.

Mandoline

Bois, écaille de tortue, acier, laiton, ivoire, nacre et vernis
1891
60 x 20,90 x 16,10 cm

La mandoline est un instrument de musique à cordes pincées qui apparaît au 17e siècle. Il en existe deux grands types ; la mandoline milanaise et la mandoline napolitaine, comme celle-ci. La mandoline napolitaine, la plus répandue des deux, se développe davantage au milieu du 18e siècle. Elle comporte 4 cordes, contrairement aux 6 de la mandoline milanaise, et son dos est plus bombé. On peut voir sur sa table d’harmonie une plaque d’écaille, qui sert à protéger le bois du plectre, petit outil avec lequel on joue de l’instrument. La popularité de la mandoline connaît son apogée vers 1880, peu de temps avant que les Ursulines procèdent à l’achat de cet instrument, breveté en 1891.

L’enseignement de la musique chez les Ursulines de Québec est présent dès leur fondation. La tradition orale affirme que Marie de l’Incarnation elle-même enseignait la musique aux jeunes filles autochtones. On sait d’ailleurs, grâce aux archives de la communauté et à plusieurs témoignages écrits, qu’au moins un instrument de musique a été emporté dans les bagages des premières Ursulines ; une viole de gambe. 

Cet intérêt pour la musique ne se dément pas au fil des siècles et les religieuses ajoutent parfois l’enseignement de nouveaux instruments au programme.  Il est d’ailleurs mentionné dans les Annales, sorte de journal de bord dans lequel sont consignés différents événements, que des leçons de mandoline étaient dispensées par une certaine demoiselle Lepage aux maîtresses de musique en 1902. L’année suivante, lors d’une séance musicale offerte pour célébrer l’inauguration du nouvel orgue, un récital de mandoline est au programme. 

Malgré le coût plutôt élevé des instruments de musique, le programme d’enseignement des Ursulines en propose une grande variété et la communauté s’assure de se procurer des instruments de haute qualité, provenant souvent d’Europe ou des États-Unis.

Livre Semaine sainte

Papier et encre
17e siècle
20 cm

L’origine et l’histoire de cet ouvrage demeurent mystérieuses, mais néanmoins fascinantes. Attardons-nous au feuillet manuscrit glissé à la dernière page. On peut y lire : « Ce livre, que la tradition monastique certifie avoir appartenu à la vénérable Marie de l’Incarnation, était dans le coffret ou boite en bois, contenant aussi des ossements et un chapelet, décrit dans le procès-verbal du 27 avril 1948, signé par l’abbé Bruno Desrochers, chancelier».
La fonction de cet ouvrage est également intéressante. Il est destiné à accompagner les offices rythmant les jours de la semaine sainte, qui commence avec le dimanche des Rameaux et se termine avec Pâques. On y observe, sur la page de gauche, l’écriture des chants traditionnels reliés à ces célébrations. Sur la page de droite, on retrouve d’abord une explication, en français, du rituel à effectuer et la prière en latin qui doit l’accompagner. Pour le dimanche des Rameaux, par exemple, on peut y lire, que le prêtre doit revêtir une chape violette. Le fait d’avoir ces indications en français dans un livre de prières est plutôt exceptionnel et laisse présumer qu’il s’agissait d’un ouvrage didactique destiné aux communautés religieuses.

Chromatomètre

Bois, métal, fibre et encre
Theodore Frederick Molt
1832
5 x 83,50 x 15,20 cm

Cet appareil est un chromatomètre, inventé par Theodore Frederick Molt. D’origine allemande, Molt s’installe à Québec en 1822. Il propose des cours de chant et de musique dès son arrivée. Bien que Molt n’ait pas enseigné aux Ursulines, ses filles Henriette-Eugénie, Mathilde et Louise y ont fait leurs études.

Le chromatomètre, breveté le 6 avril 1832, permet de réguler la voix et d’accorder une variété d’instruments à cordes. Si l’on en croit les différents articles de presse écrits à son sujet, l’avantage majeur de ce nouvel appareil est que tous peuvent aisément l’utiliser. 

L’enseignement de la musique et du chant est très important chez les Ursulines. Sachant cela, on peut aisément comprendre toute l’utilité de ce chromatomètre pour elles !

Harpe à double mouvement

Bois, laiton, dorure, peinture, vernis, et laine
Sébastian Érard, Angleterre
Vers 1835
170 x 90 x 56 cm

Le fabricant français Érard, au tournant des années 1800, a breveté de nombreuses avancées techniques pour ses harpes, dont un système de pédales à double mouvement (harpe diatonique). L’instrument illustré ici est muni de ce système qui permet à l’artiste de jouer dans tous les tons.

Piano table

Noyer noir, ébène, ivoire, laiton et vernis
Chickering & Sons, É.-U.
Vers 1855
93 x 181 x 84 cm

Ce piano, acheté dans les années 1860, fait partie de la quinzaine de pianos acquis par les Ursulines de Québec au cours des années 1860 et 1870. Il en coûte alors près de 800 $ pour acquérir un seul exemplaire. Le fabricant Chickering & Sons a amélioré la sonorité des pianos grâce à un cadre en fer forgé d’une seule pièce permettant de mieux tendre les cordes.

Piano à queue

Noyer noir, ébène, ivoire, laiton et vernis
Heintzman & Co., Toronto
1934
142 x 160 x 102 cm

Sœur Marie-Claire Chasle, remarquable musicienne, est entrée chez les Ursulines vers 1940 en apportant son instrument. Elle enseignera avec passion le quatrième art pendant six décennies. Fabriqué par la compagnie canadienne Heintzman & Co., entreprise encore réputée aujourd’hui, le piano sert toujours !

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