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Vie quotidienne

Vivre en communauté

Les Ursulines, au fil des ans et des défis rencontrés, savent faire preuve de créativité, de débrouillardise et de résilience. Les petits ateliers (cordonnerie, savonnerie, boulangerie, roberie, lingerie, menuiserie, buanderie, etc.) qu’elles implantent à même leurs monastères en sont de bons exemples. Respectueuses de leurs devancières, les Ursulines prennent soin de conserver de nombreux témoins de la vie quotidienne de leur communauté et de celle de leurs élèves, et ce, à différentes époques. Ces divers objets et documents nous permettent de plonger dans ces vies rythmées par la prière, l’enseignement, l’apprentissage, les travaux manuels, les repas, les silences et les célébrations.

Chaudière

Métal, cuivre, fer, laiton
17e siècle, 1ère moitié du 18e siècle

À l’époque française, chaudière était le nom utilisé pour désigner ce type de récipient, puisqu’on utilisait le terme marmite pour les contenants en fonte. Cette chaudière est un objet d’exception, puisque seuls quelques exemplaires de ce type ont été conservés au Québec. 

Elle est également un témoin rare de son époque. Les chaudières en cuivre ont été parmi les premiers objets à être échangés ou troqués avec les Autochtones ; il n’est d’ailleurs pas impossible que Samuel de Champlain en ait apporté avec lui dès 1608. Ces chaudières constituent une véritable révolution pour le troc.  Elles étaient d’une grande popularité parce qu’elles étaient légères et résistantes et pouvaient ainsi être aisément transportées sur de longues distances. Ces chaudières de cuivre étaient fabriquées en plusieurs formats et pouvaient donc être empilés les unes dans les autres, pour en faciliter le transport. 

Ce type de chaudière était utilisé pour cuire ou réchauffer des aliments sur le feu. Les traces de suie encore présentes sur celle-ci, traces tangibles du passé, permettent d’affirmer qu’elle a été utilisée sur une longue période. L’anse permettait de transporter le contenant sans se brûler, mais également de le suspendre à la crémaillère au-dessus des flammes. Ce grand format de chaudière, possiblement le plus grand disponible, permettait de cuire une importante quantité d’aliments, ce qui devait être fréquent chez les Ursulines de Québec. Ces dernières devaient en effet préparer les repas des pensionnaires et des religieuses, en plus de nombreux festins pour des délégations autochtones, qu’elles ont reçues à plusieurs reprises.

Horloge dite de Madame de la Peltrie

Pin, laiton, fer et verre
Estienne Rétif
17e siècle
174 x 26,50 x 20,80 cm

Cette horloge est un véritable trésor national! En Nouvelle-France, posséder une horloge n’est pas un fait commun. Cet objet est souvent réservé aux gens issus de classes sociales aisées, les autres devant se contenter de l’heure indiquée par les cloches de l’église. D’ailleurs, à ce jour, les collections des musées québécois ne recensent qu’une seule autre horloge datant du 17e siècle. Celles-ci sont parmi les premières horloges en Amérique du Nord.  

Cette horloge aurait appartenu à Madeleine de la Peltrie (1603-1671), fondatrice et bienfaitrice des Ursulines de Québec. Cette dernière l’aurait apporté avec elle, lors de sa traversée de la France vers la Nouvelle-France en 1639. À ce moment, l’horloge est constituée seulement du cadran de laiton, de petit format, ce qui a sans doute favorisé son déplacement. Au fil du temps, les Ursulines ont fait construire un boitier de bois pour protéger ce précieux bien. Le décor d’oiseaux couronnés souligne le luxe et la préciosité d’un tel objet.   

Fait intéressant, cette horloge sonnait les quarts d’heure, permettant ainsi de rythmer la vie du Monastère de Québec. De plus, elle permettait d’identifier avec précision des événements relatés dans les Annales de la communauté, comme le puissant tremblement de terre qui a eu lieu le 5 février 1664 à dix-sept heures. Il est extraordinaire de s’imaginer que l’heure précise a probablement pu être obtenue grâce à cette horloge! 

Lanterne à bougie

Fer blanc
17e siècle
20 x 7,60 cm

Nous devons l’invention du fer blanc aux artisans du métal des régions de la Bohême et de la Saxe, aujourd’hui respectivement en République Tchèque et en

Allemagne. Les premières manufactures de fer blanc en France ont vu le jour vers le milieu des années 1600. Possiblement répertoriée dans la liste des biens du monastère de Québec en 1682, cette lanterne pourrait donc avoir été apportée par les premières Ursulines. Sa provenance est donc fort intrigante, puisque la manufacture de fer blanc en était à ses balbutiements en France lors du départ des premières Ursulines. 

Un autre aspect intriguant de cette lanterne est son ornementation. La lanterne à bougie est un objet utilisé quotidiennement jusqu’à l’invention de l’ampoule électrique. En tant qu’objets usuels, les lanternes sont souvent simples et sans ornementation. Cependant, celle-ci présente des motifs de cœurs et de piques sur sa partie supérieure. L’origine et la raison d’être de ce motif nous sont inconnues à ce jour, mais un lien intéressant pourrait être fait avec une dévotion chère à Marie de l’Incarnation, celle du Sacré-Cœur. 

Finalement, les bougies placées au centre de la lanterne, dans le bougeoir, pouvaient être fabriquées par la communauté, puisque l’on retrouve dans les collections des Ursulines un ensemble de fabrication à chandelles, incluant une table et des moules. 

Table pour moule à chandelles et ensemble de moules à chandelles

Pin et fer
63,80 x 73,50 x 33,10 cm

Certains objets du quotidien peuvent sembler banals au premier regard, mais lorsqu’on y projette un éclairage différent, ils peuvent nous révéler des choses exceptionnelles. C’est le cas de cet ensemble dédié à la fabrication de chandelles.

Ces objets nous révèlent, de prime abord, le procédé de fabrication de chandelles par moulage. Il s’agit de faire fondre du suif, fait à base de gras animal, que nous viendrons ensuite faire couler dans les moules, glissés dans les ouvertures percées sur la table. Il est important de ne pas oublier d’y placer une mèche préalablement, bien sûr! Nous attendons ensuite que le suif se fige et nous obtenons ainsi des chandelles. 

Cette table nous permet également de mieux comprendre le mode de vie des Ursulines de Québec. Cloîtrées jusque dans les années 1960, elles ont développé rapidement un mode de vie plutôt autarcique. C’est-à-dire qu’elles ont mis sur pied les ressources nécessaires pour vivre en étant presque complètement autosuffisantes. Ainsi, elles avaient des jardins et potagers, leur permettant de cultiver les légumes et les herbes dont elles avaient besoin. Elles fabriquaient leurs vêtements, qu’elles reprisaient au besoin et, grâce à cette table et à ces moules, nous savons qu’elles fabriquaient également leurs propres chandelles, un bien essentiel, à la fois pour s’éclairer et pour les messes!

Jardinière

Faïence, glaçure, peinture
Nevers, France
Vers 1745-1770
10 x 34 x 23 cm

Cette jardinière vient de Nevers, région de la France célèbre pour la qualité de sa faïence. Au 18e siècle, des manufactures d’autres régions génèrent un engouement pour le style rocaille. La fabrique de Nevers riposte en développant le décor « à la chicorée et à la fougère », visible ici. 

La faïence est composée de matières premières argileuses séchées puis cuites à température élevée. On plonge ensuite la pièce dans une glaçure, ce qui la blanchit et lui permet de recevoir des décors peints. Elle est ensuite cuite à nouveau, pour fixer les décors et vitrifier la glaçure. 

La faïence est un matériau très fragile. Peu de pièces datant d’avant la Conquête ont été retrouvées entières.

Porte-huilier

Faïence, glaçure, peinture
Moustiers, France
1745-1800
9 x 25 x 14 cm

Cette faïence servait à insérer deux bouteilles en verre contenant des huiles ou vinaigres. Ce porte-huilier est attribué aux manufactures de Moustiers, réputées pour la qualité de leur faïence. À partir de 1740, ces manufactures développent divers types d’ornementations florales, dont celle dite « à la fleur de jasmin » que l’on retrouve ici.

On reconnaît, dans le décor en camaïeu de jaune, les influences du style rocaille, popularisé dans la seconde moitié du 18e siècle. Le terme rocaille évoque des rochers et est employé de façon symbolique pour suggérer un aspect irrégulier. Ce style est donc caractérisé par ses formes variées, souvent asymétriques. 

Une particularité dans le décor de ce porte-huilier est qu’il est orné de visages de satyres, des personnages mythologiques à corps d’homme, à pieds de bouc et à tête cornue. Le style rocaille pigeant dans des influences très variées, on peut y déceler ici une influence mythologique !

Pot à eau

Faïence, glaçure
Rouen, France
Première moitié du 18e siècle
17 x 15 x 12 cm

La faïence rouennaise atteint son apogée au 17e siècle. Au siècle suivant, le roi Louis XIV ordonne que la vaisselle en métal précieux soit fondue pour renflouer les caisses du royaume, appauvries par les guerres. Ainsi, la noblesse se tourne vers la faïence, créant un véritable engouement pour ce matériau. 

La fabrique de Rouen jouit d’un monopole accordé par la reine Anne d’Autriche. Au 18e siècle, elle développe un motif de lambrequins, dont on voit un exemple sur ce pot à eau. Influencé par les décors asiatiques, ce motif consiste en une répétition des mêmes éléments en camaïeu de bleu.

C’est également au 18e siècle que l’on voit se généraliser, dans la production de Rouen, la couleur rouge, que l’on commence à mieux maîtriser. Obtenu grâce à de l’oxyde de fer, le rouge pénètre moins bien l’émail, ce qui crée parfois un léger relief à l’endroit où il est appliqué.

Huche à pain

Bois et fer
Fabrication artisanale
17e siècle
62 x 90 x 26 cm

Cette huche à pain de petite taille fait partie des objets que les Ursulines associent à Marie de l’Incarnation. En effet, selon la tradition orale, la fondatrice des Ursulines de Québec aurait pétri du pain sur ce coffre de bois.

La huche resta en usage jusqu’en 1841, année à partir de laquelle les Ursulines de Québec commencent à acheter leur pain. Dans le premier musée de la communauté ouvert en 1936, la huche faisait partie des objets mis en valeur.

Lampe bouillotte

Fer-blanc
Fabrication artisanale
18e siècle
50 x 35 x 17 cm

La lampe bouillotte est un petit éclairage mobile dont les abat-jours coulissent en hauteur pour modifier l’intensité de l’éclairage et suivre la consommation des chandelles. À l’origine, elle est créée pour les salles de jeux. Elle tire d’ailleurs son nom de la « bouillotte », jeu de cartes et de hasard datant des années 1770. La Bouillotte a été jouée de manière assidue jusqu’au milieu du 19e siècle.

Marque à beurre

Bois
Fabrication artisanale
19e siècle
6 x 8 cm

Les fabricants de beurre utilisent un objet comme celui-ci pour signer leurs mottes de beurre avant de les vendre. Comme les religieuses ne vendent pas les leurs, les marques à beurre des Ursulines servent uniquement à la décoration. Cette rose est d’ailleurs très détaillée, comme en témoigne la finesse des feuilles et des pétales.

Commode de toilette

Bois, fer, céramique et vernis
Avant 1890
57 x 92 x 50 cm

Chaque pensionnaire a un meuble comme celui-ci à côté de son lit. Il est conçu pour recevoir la cuvette, le broc à eau ainsi que divers produits et accessoires d’hygiène, comme le porte-savon.

Boîte de chocolats

Bois, métal, papier, encre, colle
Chocolat Menier, France
Vers 1900
12 x 29 x 22 cm

La chocolaterie française Menier serait parmi les premières, sinon la première, à vendre le chocolat sous forme de tablettes enveloppées, dans la première moitié du 19e siècle, ce qui contribue à en faire un produit courant. Cette boîte de 12 unités arbore toujours la marque du chocolatier.

Assiette creuse

Céramique et glaçure
William Adams & Sons
1840
3 x 15 cm

Cette assiette en terre cuite fine est ornée de motifs végétaux peints en bleu. Comme la grande majorité de la poterie vendue au Québec au cours du 19e siècle, elle provient d’Angleterre. Elle a été produite dans le Staffordshire par la manufacture William Adams & Sons.

Bol décoratif

Céramique, glaçure, peinture et or
R.S. Prussia Company
1869
8 x 19 cm

L’inscription « R.S. Prussia » se retrouve sous cette pièce de fine porcelaine. C’est ainsi que la compagnie Reinhold Schlegelmilch à Suhl, dans l’actuelle Allemagne, signait ses céramiques. Aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs, ces céramiques ont fait l’objet de nombreuses contrefaçons… mais celle-ci n’en est pas une !

Armoire basse

Bois et fer
Fabrication artisanale
17e siècle
136 x 110 x 56 cm

Le plateau supérieur de ce meuble d’esprit Louis XIII est composé de trois planches de bois assemblées à rainure et languette. Les côtés sont décorés de quatre panneaux soulevés et la porte est à deux ventaux.

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