Skip links

Retour à la galerie virtuelle

Beaux-arts

Bienvenue aux artistes confirmés et en devenir!

La contribution des Ursulines au développement des arts a été très importante. D’une part, elles ont encouragé peintres, sculpteurs et orfèvres en leur commandant de nombreux travaux. D’autre part, elles ont elles-mêmes réalisé dans leurs ateliers monastiques des œuvres peintes, brodées ou dorées de qualité incontestable.

De plus, elles ont permis à leurs élèves de développer leur talent grâce à la qualité de la formation artistique prodiguée dans leurs écoles. Aujourd’hui, les collections d’arts des Ursulines figurent parmi les plus riches au Canada.

Chape dite d’Anne d’Autriche

Soie brochée sur fond satin, filé et frisé or et argent avec lame et cannetille sur
velours de soie
Atelier des Ursulines de Québec
17 e siècle
148,5 x 195 cm

Les impressionnantes pièces de broderie des collections des Ursulines de Québec sont fascinantes. La richesse des motifs brodés n’a d’égale que la richesse de son histoire!
Cette chape est dite d’Anne d’Autriche en raison de la tradition orale qui
l’accompagne. Selon celle-ci, ce long manteau sans manche aurait été confectionné à partir d’un tissu provenant des rideaux ou de l’ameublement des appartements de la reine Anne d’Autriche. Plusieurs historiens relatent une rencontre ayant eu lieu entre Anne d’Autriche et Marie de l’Incarnation avant son départ pour la Nouvelle-France, durant laquelle le tissu lui aurait été donné ; il aurait été, par la suite, brodé par les Ursulines à Québec.
En effet, la broderie est un art pratiqué par la communauté de Québec depuis leur implantation. Au fil des années, elles se sont taillé une réputation de brodeuses de talent et ont été appelées à broder des ornements, vêtements et accessoires liturgiques pour d’autres communautés de Québec, comme pour les Jésuites qui étaient établis à proximité du monastère.
Après l’incendie du Monastère en 1686, et afin de financer les travaux de réfection, les Ursulines ouvrent un atelier d’art et se mettent à faire de la broderie contre rémunération, une première dans leur histoire. Toutefois, pour s’assurer que le travail reste désintéressé de toute gloire personnelle, les broderies demeurent anonymes. Ces œuvres peuvent prendre de 5 000 à 15 000 heures de travail selon les cas. On ne s’étonnera donc pas que les religieuses y travaillent généralement en groupe. Il est exceptionnel que plusieurs de ces pièces, dont certaines sont très fragiles, aient été conservées sur plus de 3 siècles!

Dessin pour le chaperon de la chape dite d’Anne d’Autriche

Motif dessiné à l’encre de couleur brune et noire et à la mine graphite
Atelier des Ursulines de Québec
Fin du 17 e siècle
52,70 x 29cm

L’histoire derrière la découverte de ces patrons de broderie est presque aussi intéressante que les patrons eux-mêmes, et marque un tournant dans la compréhension de cet art chez les Ursulines. Une première boîte, identifiée « Broderie », est découverte dans un des greniers du Monastère de Québec. Ellecontient des dessins de formes et de dimensions variées, ayant servi comme
patrons de broderie, dont les plus vieux datent de la fin du 17 e siècle. En analysant ces patrons, on finit par les associer à des broderies conservées dans les collections. On en dénombre près d’une centaine, dont plusieurs sont visibles dans les salles d’exposition du musée du Pôle culturel du Monastère des Ursulines.
Cette découverte marque un moment charnière dans la compréhension des techniques et procédés liés à la broderie. Surtout, elle permet de confirmer que les Ursulines exécutaient bel et bien leurs broderies, de l’idéation et du choix des motifs à la réalisation des travaux d’aiguille. Elle nous permet également d’affirmer que ces dessins ont été réalisés en sol québécois, grâce à l’expertise et au talent des Ursulines de Québec.
Ce patron a été utilisé pour réaliser les motifs sur le chaperon de la chape dite
d’Anne d’Autriche. Le chaperon est un terme ancien qui désigne un capuchon, qui se place donc sur la tête. Pour certaines broderies, les Ursulines réalisaient le dessin seulement sur une moitié du patron, qu’elles repliaient au moment de le perforer.
Cette technique en miroir permettait à la fois de réduire le temps de réalisation, souvent considérable, et d’obtenir une symétrie parfaite, comme vous pouvez le constater en observant le chaperon dans cette galerie virtuelle!

Poncif – dessin préparatoire pour orfrois de la chape dite d’Anne d’Autriche

Document non-poncé, perforé de forme rectangulaire dessiné à l’encre
Atelier des Ursulines de Québec
Fin du 17 e siècle
31,2 x 125,5 cm

La découverte des patrons de broderie nous a permis de mieux comprendre comment on passe du motif sur papier au tissu à broder. Ce procédé s’effectue en quatre étapes.
La première étape consiste à dessiner les motifs que l’on souhaite voir sur la
broderie finale. La dessinatrice de ces motifs doit être une brodeuse d’expérience, puisqu’elle doit déterminer ce qui est réalisable et s’assurer d’un rendu final harmonieux. Dans le cas de ce poncif, on retrouve des motifs d’inspiration florale. Certains patrons portent parfois des indications pour leur réalisation, comme le type de point à utiliser, les matériaux à privilégier et même les couleurs souhaitées.

La seconde étape s’appelle le piquage. Elle consiste à percer des petits trous à
l’aide de poinçons et de perçoirs en suivant les lignes des motifs dessinés.
Lorsque le dessin est piqué, on l’appelle un poncif, comme c’est le cas ici.
La troisième étape est le transfert, aussi appelé ponçage. À l’aide d’une poncette, un petit sac de toile rempli de poudre colorée, on tamponne le poncif déposé sur le tissu à broder. La poudre passe au travers des trous du papier pour se déposer sur l’étoffe, qui doit bien sûr demeurer parfaitement immobile. La quatrième étape, le traçage, consiste à repasser par-dessus les points avec une plume ou un pinceau afin de compléter les lignes et de fixer définitivement le motif. Une fois ce travail effectué, on sort les aiguilles à broder!

Le poncif visible ici a servi à réaliser la broderie pour les orfrois de la chape dite d’Anne d’Autriche. Un orfroi est une bande d’étoffe brodée, destinée à orner divers habits. Comme vous pouvez l’observer sur la chape, les orfrois sont richement ornés, brodés de fil d’or et d’argent. Observez attentivement le poncif et l’œuvre finale, vous pourrez ainsi y voir toute l’importance d’un patron bien
réalisé!

La Sainte Famille à la Huronne

Huile sur toile
Claude François dit Frère Luc
Vers 1671
110,80 x 94,50 cm

Lorsqu’elle se sont embarquées pour la Nouvelle-France, les Ursulines avaient pour mission d’enseigner aux jeunes filles françaises de la colonie ainsi qu’aux jeunes filles autochtones, et de convertir ces dernières au christianisme. Or, Marie de l’Incarnation a très rapidement constaté la nécessité d’une souplesse et d’une ouverture à l’autre. D’ailleurs, dès son arrivée, elle se met à
l’apprentissage de diverses langues autochtones, qu’elle parvient à maîtriser
suffisamment pour les enseigner à ses consœurs. Elle rédige aussi des catéchismes et des dictionnaires dans ces langues. Ce tableau de Claude François dit Frère Luc (1614-1685) illustre bien le désir d’évangélisation des Ursulines.
On y observe d’abord la présence d’une jeune fille de la Nation Huronne- Wendat, que la figure de Saint-Joseph accueille sou son bras. Au centre de l’œuvre, l’enfant Jésus bénit la jeune fille, assis sur les genoux de Marie, sa mère.
À la taille, la jeune Huronne-Wendat porte une médaille ornée d’une croix, symbole que les missionnaires offraient aux convertis. Afin de camper la scène, Frère Luc représente à l’arrière-plan, la falaise de Québec. Se dégagent de la scène une douceur et un sentiment d’affection entre les personnages.

Parement d'autel brodé de perles

Laine, soie, lin et perles de verre (?)
Atelier des Ursulines de Québec
1700-1750
88,60 x 172 cm

Cette grande pièce de tissu brodée est un parement d’autel, aussi appelé antependium, un terme latin qui se traduit par « qui pend devant », évoquant sa fonction. Un parement d’autel est destiné à être placé sur le devant de la table d’autel, utilisée lors des cérémonies religieuses, pour masquer ou décorer celle-ci. Il peut être peint ou brodé, comme c’est le cas ici.
Les Ursulines de Québec sont d’ailleurs reconnues pour la qualité de leurs broderies et les collections du Monastère de Québec abritent des pièces uniques témoignant du savoir-faire exceptionnel des religieuses. La fondatrice des Ursulines de Québec, Marie de l’Incarnation, elle-même brodeuse de talent, aurait introduit l’art de la broderie en Nouvelle-France. Pendant plusieurs siècles, cet art a fait partie de l’enseignement prodigué aux jeunes filles françaises, anglaises et issues des Premières Nations. Il n’est pas impossible que ce parement d’autel ait été réalisé par certaines élèves des Ursulines.
Les motifs et la technique exceptionnels de ce parement d’autel seraient possiblement inspirés de certains savoir-faire des Premières Nations, comme le perlage. Bien que cet antependium brodé présente une réinterprétation à l’européenne de cette technique traditionnelle, il souligne l’ouverture des Ursulines à l’Autre.

Mère Marie de l'Incarnation

Fusain sur papier
Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté
1920
48 x 31 cm

Le nom Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté vous est peut-être familier. Les œuvres de ce peintre québécois, originaire d’Arthabaska, se sont taillées une place dans les collections de certains des plus grands musées canadiens. Les dessins préparatoires présents dans ces collections nous permettent de comprendre la démarche artistique derrière ses oeuvres. Plusieurs de ces esquisses, comme celle-ci, portent d’ailleurs les traces du procédé de mise au carreau.
La mise au carreau est une technique utilisée par les peintres pour faciliter le passage d’un dessin au tableau final. L’artiste trace sur son dessin des lignes horizontales et verticales perpendiculaires afin de former des carrés égaux. Il trace ensuite le même nombre de lignes sur le nouveau support. Chaque carreau est ensuite recopié en suivant fidèlement le modèle. Cette division en petites sections facilite le respect des proportions originales.
Nous savons que ce dessin était destiné à devenir une peinture, bien que le tableau final ne nous soit pas parvenu. Toutefois, un doute plane toujours sur l’identité de la religieuse esquissée. Bien qu’il ait longtemps été considéré qu’il s’agissait d’une représentation de Marie de l’Incarnation, il n’est pas exclu qu’il puisse s’agir d’une autre religieuse portant l’habit officiel. Un doute demeure également sur l’origine de l’arrivée de ce dessin dans les collections des Ursulines. Ce dessin pourrait être un don d’une religieuse, possiblement une proche parente de l’épouse de Suzor-Coté. Or, des recherches récentes soulignent que le lien de parenté serait plus éloigné. Ainsi, même des œuvres réalisées il y a plus d’un siècle peuvent encore dissimuler des secrets!

Le Christ prêchant

Huile sur toile
Philippe de Champaigne
Avant 1674
219 x 152 cm

La toile fait partie des tableaux rassemblés en France par l’abbé Philippe-Jean-Louis Desjardins au début du 19e siècle. L’artiste Philippe de Champaigne a produit cette œuvre pour la reine Marie de Médicis. Peintre officiel de la cour de France, Champaigne est reconnu comme un des grands maîtres du classicisme.

Le premier Monastère

Huile sur toile
Joseph Légaré
1840
63 x 83 cm

Pour souligner le 200e anniversaire de la construction de leur maison, les Ursulines demandent au peintre Joseph Légaré d’illustrer le couvent érigé en 1642. Une légende explicative identifie les diverses parties du bâtiment ainsi que les personnages représentés sur l’œuvre.

La procession de la Fête-Dieu

Huile sur toile
Louis-Hubert Triaud
Vers 1824
75 x 107 cm

Ce tableau est attribué à Louis-Hubert Triaud, un peintre français qui a enseigné la peinture chez les Ursulines de Québec. L’œuvre la plus fameuse de l’artiste voit la procession défiler près du marché Notre-Dame. À gauche, on reconnaît l’ancien collège des Jésuites, démoli en 1879.

La Sainte Famille

Huile sur toile
Anonyme
Vers 1690
132 x 151 cm

Sur ordre épiscopal, ce tableau est placé dans le clocher de la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec pour protéger la ville contre la flotte de Walker en 1711. Coup du sort ou preuve d’une protection divine, Québec est sauve ! Par la suite, l’œuvre est rendue aux Ursulines, qui la réinstallent dans leur chapelle.

Madame Davanne en sainte Ursule

Huile sur toile
Anonyme
18e siècle
66 x 52 cm

Ce tableau d’origine française a été donné par Marguerite Davanne (née Germain) à sa fille Marguerite (sœur Saint-Louis-de-Gonzague, 1719-1802) lors de son entrée chez les Ursulines de Québec en 1737. Après le décès de la religieuse, des surpeints sont ajoutés au portrait de façon à ce qu’il représente sainte Ursule, sainte patronne des Ursulines.

Brunissoir

Bois, coton et ivoire (dent)
Fabrication artisanale
Avant 1828
1 x 15 x 0,25 cm

Seules à pratiquer la dorure en Nouvelle-France, les Ursulines voient leur grande maîtrise de cet art vite reconnue à l’extérieur du cloître. S’ensuit la réalisation de dorures pour différentes églises du Québec. 

En 1828, de plus en plus absorbées par leur tâche d’enseignement, les religieuses ferment leur atelier de dorure. Elles conservent néanmoins les outils en usage à l’atelier, dont ce très beau brunissoir, outil formé d’une dent de mammifère emmanchée avec laquelle on peut brunir (polir) l’or pour le rendre lisse et lui donner de l’éclat et du brillant.

Anges volants

Bois, or et pigments
Fabrication artisanale
17e siècle
27 x 44 cm

Représentés en plein vol, les ailes déployées et les bras tendus, ces anges sculptés ornementaient anciennement l’ancien tabernacle principal de la première chapelle des Ursulines. La présence d’anges chez les Ursulines illustre bien l’importance accordée en Nouvelle-France à la dévotion envers ceux-ci, importance faisant écho à la grande popularité de cette dévotion en Europe à la même époque.

Bien que formant une paire, les deux sculptures ne sont pas identiques ; l’artiste ayant personnalisé les visages, le drapé des tuniques, ainsi que la position des bras et des jambes des anges.

Notre-Dame de Lorette

Bois, pigments, soie et dentelle au fil d’or
Fabrication artisanale
17e siècle
62 x 19 cm

Cette représentation de la Vierge rappelle Loreto, sanctuaire italien célèbre pour abriter la Santa Casa, représentation de l’endroit où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie aurait reçu l’Annonciation de l’archange Gabriel.

C’est au père jésuite Pierre Chaumont, fondateur de la mission huronne-Wendate de Notre-Dame-de-Lorette (1674), que l’on doit la popularité de cette représentation de la Vierge en Nouvelle-France. 

Le corps de cette statue de facture artisanale est constitué d’une bûche de peuplier équarrie dont seules les parties visibles (visages et bras) sont sculptées et peintes. La statuette est dotée d’un vestiaire de six tuniques entièrement brodées par les Ursulines. 

Une photographie prise au 20e siècle, montrant la statuette exposée à l’oratoire Saint-Augustin du Monastère de Québec, illustre bien la persistance de cette dévotion chez les Ursulines.

Parement d’autel dit de la Nativité

Soie ; laine, or, argent et détrempe
Atelier des Ursulines
Entre 1650 et 1700
95 x 261 x 6 cm

Cet ornement représente la quintessence de l’art de la broderie chez les Ursulines. Autour du médaillon s’articule un riche décor brodé constitué de rinceaux, d’arabesques et de volutes au fil métallique et d’où s’échappent des fleurs au naturel (roses, pivoines, lys, iris, œillets, tulipes et ancolies) peintes à l’aiguille au fil de laine et de soie polychrome.

La richesse de l’ornement est renforcée par des motifs brodés en haut-relief, comme le cadre du médaillon et les cornes d’abondance remplies de fruits (grenades, raisins, fraises, poires et pommes). Deux guirlandes de fleurs suspendues de chaque côté du médaillon apportent un élément de gaieté et de réalisme à ce décor un peu rigide dominé par la broderie métallique.

Carnet de feuilles d’or

Papier, or encre
W.H. Kemp Co., Angleterre
Vers 1934
11 x 9 cm

Chaque page de ce livret conserve une feuille d’or 24 carats dont la fabrication était complexe. Les feuilles devaient être laminées une à une, puis battues à la main par un spécialiste : le batteur d’or. Les carnets ont été commandés en Europe par les Ursulines pour réaliser différents travaux de dorure.

Return to top of page